Pages

Affichage des articles dont le libellé est festival d'Avignon 2010. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est festival d'Avignon 2010. Afficher tous les articles

mercredi 28 juillet 2010

Festival off d’Avignon 2010 : Oh Boy! par le Théâtre du Phare

 

Oh Boy! est une pièce du Théâtre du Phare, mise en scène par Olivier Letellier. Elle a reçu le Molière du spectacle Jeune public 2010 et je dois dire qu'elle le mérite amplement. J'ai vraiment apprécié, en effet, ce spectacle à la fois fort, bouleversant et en même temps plein d'humour et de sensibilité. Je crois même avoir préféré l'adaptation théâtrale au roman de Marie-Aude Murail dont il est tiré. Le personnage du jeune homme, Barthélemy, m'a paru, en effet, plus intéressant et plus convaincant car le spectateur épouse son point de vue alors que dans le roman, il est vu de l'extérieur et parait un peu benêt..

Mais d'abord, quel en est le sujet ? Trois enfants abandonnés par leur père et dont la mère s'est suicidée se retrouvent à l'orphelinat en attendant d'être placés ; ils font le serment de ne jamais se  laisser séparer. La solution? Etre adoptés tous les trois par leur demi-soeur ou leur demi-frère plus âgés qu'ils ne connaissent pas mais qui ont le même père qu'eux. Si la soeur est prête à adopter Venise, la jolie petite cadette, elle ne veut pas s'embarrasser des deux aînés, Siméon, un garçon de quatorze ans et la jeune Morgane "moches et surdoués". Alors Bart, le grand frère, accepte de faire l'essai afin d'obtenir la tutelle des trois. Oui, mais quand on a à peine vingt-six ans, que l'on est au chômage, que l'on aime bien s'amuser, que l'on n'y connaît rien aux enfants, que l'on est homosexuel (que va en dire la juge des tutelles?), que votre copain en profite pour vous laisser tomber et que la maladie s'en mêle, alors les ennuis commencent! Oh Boy!
Les thèmes graves comme ceux de la maladie, de la mort, de l'abandon mais aussi de l'amour, de la famille, de la différence, sont traités entre rires et larmes mais toujours avec beaucoup de pudeur, de retenue. L'humour toujours présent permet de désamorcer le tragique et rend la pièce accessible aux enfants aussi bien qu'aux adultes.
Un seul personnage sur scène, Bart, le grand frère, nous raconte l'histoire, grand enfant gouailleur, un peu immature mais plein de bonne volonté. Ecorché, d'une sensibilité exacerbée, (il n'a jamais connu son père), il va peu à peu se révéler à lui-même, assumer des tâches qui le dépassent, donner du temps, de l'amour, de la compréhension aux orphelins. Devenir adulte, en quelque sorte, car la pièce soulève ces questions essentielles pour tout enfant : qu'est-ce qu'être responsable? Comment devient-on adulte? La vulnérabilité de l'enfance, sa dépendance, la cruauté du monde des adultes sont ici abordées avec beaucoup de finesse.

L'acteur, Lionel Erdogan, interprète Bart avec naturel et subtilité, toujours à mi-chemin entre la dérision et l'émotion, il rend son personnage non seulement crédible mais attachant. Il a l'art de rendre vivant les objets qui l'entourent, de faire "voir" les décors, les êtres, grâce à une scénographie épurée et sobre mais pleine d'inventions et de surprises: une armoire devient tour à tour lit, bureau, maison, hôpital, route... Les enfants sont figurés par divers accessoires souvent surprenants, trois livres, un grand, un moyen et un petit, une chaise qui devient tour à tour minuscule et délicate comme une toute petite fille que l'on prend dans ses bras ou image de la mort quand elle tourne sur elle-même dans un mouvement rotatoire qui figure la vie puis s'interrompt brusquement. Un canard culbuto vacillant incarne la fragilité et la douleur de Morgane. Une poupée Barbie? Le juge des tutelles mais aussi le symbole de l'enfance, de Venise aussi bien que de Bart.  Les jeux de lumière avec les clairs-obscurs soulignent la présence de la Mort toujours menaçante. Des images pleines de poésie jaillissent comme ces balles de ping-pong qui fusent et retombent en pluie sur le spectateur, joie, illumination soudaines de Bart qui referme la blessure causée par l'abandon de son père.
La qualité d'écoute du public, les silences profonds qui succèdent aux rires, l'émotion ressentie et partagée, ajoutent encore au bonheur de ce spectacle théâtral.

Oh Boy!
d'après le roman de Marie-Aude Murail
compagnie Le théâtre le Phare
du 8 au 30 Juillet
au Théâtre de la Girasole
16H50

mercredi 21 juillet 2010

Festival off d’Avignon 2010 : Spartacus, théâtre la Licorne

Spartacus par le théâtre de La Licorne : le lion et le gladiateur

C'est une pièce un peu hors norme que je suis allée voir l'autre soir à Villeneuve-Lez-Avignon sur la colline des Mourgues. Et d'abord, au milieu des pins, un lieu plein de charme* qui domine la vieille cité avec ses remparts, ses toits de tuiles qui s'étagent jusqu'aux tours du Fort Saint André. Ensuite, le décor dans lequel va se dérouler la tragique histoire de Spartacus, une structure de métal qui reproduit un cirque romain, avec sa piste ovale, son arène où vont avoir lieu devant la plèbe assoiffée de sang (nous, les spectateurs!) de féroces combats de gladiateurs et des courses de chars miniatures. Nous sommes transportés à l'ère romaine et nous assistons au spectacle du théâtre La Licorne dirigé par Claire Dancoisne où l'objet animé, créé à partir de bouts de ferraille, de plaque métallique, de papier mâché, de cartons, est au centre de la magie théâtrale.

Les gladiateurs, de frêles créatures de métal manipulés à vue par des comédiens qui incarnent leur double humain, affrontent courageusement des ennemis d'une taille gigantesque, monstrueux éléphant construit avec toutes sortes de pièces de récupération, lion dont le masque d'acier à la mâchoire redoutable s'apprête à se refermer sur la victime et dont l'échine formé par le corps souple de deux comédiens imite à se méprendre la démarche sinueuse du félin. Au-dessus deux sur la tribune, dominant les jeux, l'empereur et son général,  interprétés par des chanteurs lyriques, commentent  la scène comme un opéra tragique.


Nous sommes projetés au milieu de combats  d'une violence inouïe où l'homme est sacrifié à la folie meurtrière de la foule. Les jeux de lumière crus, le bruitage, les enregistrement des cris des spectateurs réclamant la mise à mort, la démesure des comédiens-esclaves au corps maculé de sang, zébré de cicatrices qui, dans leur révolte, escaladent la structure métallique, montent à l'assaut des spectateurs, nous plongent dans une illusion parfaite. L'apparition toujours renouvelée d'objets extraordinaires comme ces pieds coupés défilant sur un tapis roulant, image de l'armée des esclaves en marche et, plus tard, après leur défaite, du massacre perpétré par l'armée romaine, concourt à la magie de cette mise en scène inventive qui, de plus, ne manque pas d'humour. Je pense aux comédiens qui aspergent la marionnette du gladiateur tombé au combat avec une éponge pleine de "sang", à cet échafaudage  échevelé qui figure le Vésuve, ou au bain de l'empereur et de son général dans des baignoires assez improblables, à la mouche-objet articulée, noyée dans le bain par un esclave opprimé qui exerce sa puissance sur ...  la seule créature plus faible que lui!
Un beau spectacle donc, malgré un fléchissement du rythme au cours de la pièce, intéressant, riche, et qui fait appel à notre imaginaire.  A voir en famille à partir de six ans.

Théâtre La Licorne
Spartacus  22H
Jusqu'au 23 Juillet (relâche le 20)
Réservation : 04 32 75 15 95
Villeneuve-lez-Avignon
Colline des Mourgues

Festival d’Avignon 2010 : Michel Quint, Effroyables jardins

J'avais beaucoup aimé la lecture de Effroyables jardins de Michel Quint, aussi c'est avec curiosité que je suis allée voir ce spectacle au festival off d'Avignon, Théâtre de Notre-Dame, texte mis en scène par Marcia de Castro et interprété par André Salzet.

Je rappelle en quelques mots le sujet de l'intrigue : un enfant éprouve de la honte de voir son père, instituteur, s'habiller en clown et se produire dans de petites fêtes où, Auguste sans talent, il se ridiculise. Il a parfois l'impression qu'il se comporte ainsi pour se mortifier ou encore pour régler une dette qui resterait toujours impayée. Un jour, son oncle lui apprend pourquoi son père agit de cette manière en lui racontant leur histoire à tous deux. Pendant la guerre, jeunes résistants mais un peu irréfléchis dans leurs actes, ils ont fait sauter un transformateur. Pris en otage avec deux autres personnes, ils sont retenus prisonniers au fond d'une fosse en attendant d'être exécutés si personne ne se dénonce. Une sentinelle allemande qui se révèle être clown dans la vie civile, leur vient en aide en leur donnant à manger et en les distrayant pour les soustraire à l'angoisse de ce qui les attend. Une preuve d'humanité au milieu de l'horreur. Enfin et contre toute attente, ils ne seront pas exécutés mais envoyés dans un camp. Ils apprendront plus tard que c'est à un ouvrier français, électricien travaillant dans le transformateur, brûlé par la bombe et qui meurt des suites de l'attentat, qu'ils doivent leur survie.
Michel Quint dans ce très beau texte décrit les effroyables jardins que nous cultivons en nous et qui sont faits de nos souffrances, de nos regrets, et de la culpabilité, sentiment obsédant, qui s'attache à sa proie pour ne jamais lâcher prise, de l'impossibilité de se pardonner. Il parle de la lâcheté et du courage, parfois si proches l'un de l'autre et qui peuvent coexister dans une seule personne, de la peur de la mort et de son indispensable corollaire, l'amour de la vie, chez des êtres jeunes qui ont à peine commencé à vivre. Mais il montre aussi comment dans la noirceur d'un monde livré à la guerre, à la brutalité nazie, la solidarité et la générosité allument un feu de joie et parviennent à sauver l'Humanité.
André Salzet est seul sur la scène dans un décor minimaliste. Un tabouret, par exemple, permettra de figurer la hauteur infranchissable qui sépare les prisonniers au fond de leur trou de la sentinelle qui les domine. Jeux de lumière sobres. Tout est dans l'interprétation.
Si j'ai moins été convaincue par l'enfant du début du texte, je me suis peu à peu laisser prendre par le jeu de l'acteur qui incarne tous les personnages et nous les fait voir avec une belle virtuosité. Peu à peu André Salzet nous amène au fond de la conscience de ces hommes et nous fait partager leurs sentiments, peu à peu l'émotion nous gagne jusqu'à un crescendo qui nous met les larmes aux yeux.
Une réussite!

Effroyables jardins Michel Quint
interprète André Salzet
Théâtre Notre-Dame Lucernaire -Avignon
13 à 17 rue du collège d'Annecy
11H jours impairs en alternance avec : Le joueur d'échecs de Stefan Zweig jours pairs
Jusqu'au 31 Juillet
Réservation 04 90 85 06 48

mercredi 7 juillet 2010

Départ d'avignon : Une image du festival 2010

Départ pour la Lozère


la-halle-place-des-carmes.1278532885.jpg


Je devais rester une dizaine de jours à Avignon pour assister au festival mais ma petite-fille souffre  de la chaleur (aujourd'hui la température a battu tous les records, je crois) et la climatisation est en panne! Donc, j'avance mon départ et amène mon petit bout de fille en Lozère où il fait relativement frais.
J'ai assisté à la représentation de quelques pièces à Villeneuve-en-scène, festival qui a commencé dès le 3 Juillet. j'ai aussi profité aujourd'hui de quelques avant-premières dont je vous parlerai plus longuement... un autre jour!
Bonnes vacances à toutes et à tous!

lundi 5 juillet 2010

Festival d’Avignon 2010 : l’éléphant de Barcelo

Miquel Barcelo
Il est toujours là! il fait des galipettes sur la place du Palais

C'est Yvelinoise qui a trouvé d'où venait cet éléphant facétieux et léger malgré sa taille respectable.  Il s'est échappé de l'exposition : Terra -Mare du 27 Juin au  7 Novembre 2010, consacrée à  l'artiste espagnol Miquel Barcelo né à Majorque?
L'exposition investit  trois lieux différents : le musée Lambert pour les oeuvres picturales, le Palais des papes pour les sculptures et les céramiques. Le musée du Petit Palais présente des oeuvres gothiques de Majorque jamais sorties d'Espagne.

J'ai bien l'intention d'aller voir cette exposition et je vous en parlerai!

samedi 3 juillet 2010

Festival d’Avignon 2010 : Un animal bizarre!


elephant-palais.1278189338.jpg
Un éléphant équilibriste devant le Palais? Comment est-il venu ici?
Devinez!

vendredi 2 juillet 2010

Le festival d’Avignon 2010 : quelques affiches pour un début…


vitrine-festival-davignon.1278108640.jpg

Cette année, les compagnies du festival Off n'auront le droit d'accrocher leurs affiches dans les rues que la veille du festival qui commence le 8 pour finir officiellement le 31 juillet. Mais timidement dans ma rue, l'on commence à voir apparaître les affiches sur les vitrines des magasins.

vitrine-senso.1278108658.jpg

Cette année, il y aura dans le off pas moins de 844 compagnies dont 773 françaises et 105 théâtres.
La grande parade d'ouverture aura lieu le mercredi 7 Juillet à 17H30. Elle partira du cours Jean Jaurès pour remonter la rue de la République jusqu'à la place du Palais des papes. Le bal de clôture se déroulera le 30 juillet dans les jardins d'Urbain V.

caserne-des-pompeirs.1278108694.jpg
La région Champagne-Ardennes est en train de s'installer, comme chaque année,  dans l'ancienne Caserne des pompiers

Le progamme du Off qui récapitule tous les spectacles mais aussi les rencontres, les lectures, les expositions, est un énorme bouquin de 396 pages et je suis en train de sélectionner( c'est ardu) les titres des premières pièces que je veux aller voir. Ensuite le bouche à oreille fonctionnera et, avec un peu de chance, les invitations lors des rencontres des compagnies qui tractent dans les rues, orienteront peut-être mon choix.

hippone.1278108709.jpg
Là, affiches et distributeur de cartes des compagnies